Pour le projet d’écran multitouch FTIR que je suis en train de (tenter de) réaliser, il me faut une caméra sensible aux IR pour filmer le dos de l’écran.
Une manière très peu chère et archi-connue pour cela consiste à utiliser la sensibilité naturelle des capteurs CMOS et CCD aux IR.
Vous avez probablement déjà effectué ce test qui consiste a orienter une télécommande vers une webcam, un appareil photo, un téléphone, …
Si on jette un oeil à une courbe de réponse typique d’un capteur CCD, on observe une chose assez étonnante :
L’oeil humain couvre, au mieux, un spectre de 380 nm à 780 nm (du violet au rouge, donc).
La réponse au delà de 780 nm est excellente, et même en partie supérieure à ce que le capteur arrive a restituer dans les teintes voilettes/bleues ! C’est tellement vrai qu’en fait, les appareils photos numériques, les webcams et autres incorporent quelque part dans leur chemin optique un filtre destiné a éliminer les infrarouges, puisque ces derniers auraient en effet tendance à bruler et déformer le résultat à l’écran.
Il suffit donc d’enlever ce filtre et de le remplacer par un filtre qui élimine les couleurs visibles pour transformer une bête webcam en une « caméra infrarouge ».
Pour ma part, j’ai sacrifié ma Philips 680k, excellente webcam dotée d’un capteur ICX098AK de chez Sony, souvent cité comme une référence (très utilisé en astro, par exemple). Avec un certain pincement au coeur, puisque j’ai toujours utilisé cette webcam pour mes bricoles vidéo (elle doit avoir … 8 ans ?)
En ce qui concerne le filtre IR, coup de chance, cette webcam contrairement à beaucoup d’autres, ne nécessite qu’une petite intervention, le filtre en question étant placé dans l’optique amovible de la webcam. Un simple rondelle de plastique à faire sauter et le tour était joué.
Pour le filtre « lumière visible », la méthode la plus cheap et pourtant la plus efficace consiste à placer dans le chemin optique deux couches de pellicule développée (la partie unie que l’on trouve à la fin des pellicules, précisément). N’ayant pas ça sous la main (et vous, vous avez encore des péloches chez vous, hein ?), je me suis contenté de réaliser mes tests dans le noir, éclairé par une source infrarouge relativement puissante … mon TrackIR ! (ce machin arrive a éclairer mon salon entier juste avec 4 LED IR)
Voilà quelques captures de tests sympa :
Le TrackIR vu de dos (dans le noir complet, j’insiste)
Ma main. Brrrrr … (détail amusant : le tissu blanc derrière s’avère être une veste … noire foncée avec des rayures blanches !)
Un billet de 20 euros.
La panne d’un fer a souder asthmatique, dans le noir complet, toujours, sans amplification au niveau de la webcam.
Une serviette de plage …
… vue en IR !
Et enfin, le truc qui m’a le plus tué … Un gobelet rempli de coca, éclairé par le TrackIR :
Si vous avez une vieille webcam ou un vieux numérique, n’hésitez pas, c’est super simple a faire et on découvre de tonnes de trucs étonnants juste en se baladant dans son salon (ou sa cuisine … vous n’imaginez pas le rayonnement IR qu’émet une plaque chauffante !)
PS : Pour « lustrer » les bords de la plaque de plexi pour l’écran FTIR, je cherche du papier de verre méga-fin (jusqu’a 600). Vous savez ou trouver ça ?
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.