J’aime bien prendre des photos. Ça date de mon premier appareil photo, que m’avait offert mon père quand j’avais une douzaine d’années ou un truc comme ça. Je n’ai aucun souvenir de la marque et encore moins du modèle, mais c’était un petit autofocus, avec un gros déclencheur rouge, une molette pour avancer la pellicule entre chaque prise, et un petit levier sous l’appareil pour la rembobiner quand elle était terminée. C’était tout petit, très simple a utiliser, ça rendait des photos sympa, mais vu que ça coutait cher de faire développer les clichés, on m’apprenait qu’il fallait shooter avec une extrême parcimonie. Alors je prenais essentiellement des photos « importantes », formelles : tout le monde sur un petit muret, un beau paysage derrière, cheeese-crack (oui, il faisait plus « crack » que clic-clac).
J’aimais bien ça, puis on m’a dit à plusieurs reprises que mes photos étaient réussies (à la différence de ma demi-sœur qui cadrait n’importe comment et guillotinait tout le monde, si mes souvenirs sont bons 🙂 et du coup, dans ma naissante quête de reconnaissance, ça à dû me marquer un peu. Puis des fois, je bravais l’interdit, et je tentais une photo « pour le fun », avec un sujet bizarre ou un cadrage … inventif. Le pied.
Puis rien.
Plus tard (nettement), je me suis acheté l’un des premiers APN grand public, un Olympus C1. J’avais lâché un rein : zoom numérique x2, 1.3 Mpixel (en fait, passé le 800×600 ça devenait flou), 8 Mo de mémoire interne … Et ça mettait 15 plombes pour prendre une photo, c’était hyper galère de cadrer un truc en mouvement, surtout que l’écran s’éteignait lorsqu’on pressait le déclencheur. Mais à l’époque, ça déchirait tout : du numérique les mecs, on pouvait même effacer les photos ratées directement sur l’appareil ! Dans la catégorie « saut générationnel », à part la 3Dfx, difficile de faire mieux. Des millions de photos délirantes, dans toutes les situations, … des souvenirs pleins mes disques, avec des potes partout dessus.
Puis rien.
Et là, en décembre dernier, grande tarte dans ma petite figure délicate : ma concubine m’offre un truc ultime, un SLR comme dit PositiveFunk, et un balaise, avec deux gros bidules qui se sont révélés être des « objos ». J’avais encore jamais touché un truc pareil de ma vie. La notice fait quelques centaines de pages et est remplie de termes qui m’étaient absolument inconnus. J’ai potassé. Le genre de potassage (m’en fout, je l’invente) dont je sais faire preuve plus ou moins inconsciemment quand un truc manifestement beaucoup trop compliqué pour moi m’intéresse malgré tout. Ça m’a fait pareil pour l’informatique quand j’avais une quinzaine d’années.
Résultat, maintenant, j’en arrive à dire que j’ai acheté un Hoya PL 67 pour mon 70-300 1/4.5 VR. Par contre, contrairement à l’informatique (en toute modestie, hein, on est entre nous), il semblerait que nonobstant mes nouvelles compétences, je reste profondément mauvais. Mon analyse obviouso-personnelle est qu’une approche purement technique ne serait peut être pas la meilleure pour un domaine, disons artistique, comme la photo.
Me voilà donc en train d’essayer de faire de l’art. Donc je poste mes merdes sur WF, logique, y’a du niveau. On pourrait parler d’apprentissage par l’échec en quelque sorte.
Reste que ce qui m’intéresse beaucoup dans cette affaire, c’est d’extraire un truc, une photo, d’un endroit ou d’une session de shoot : c’est l’alternance de ces photos, sorties de leurs contextes que je trouve sympa. J’en arrive à un point ou quand je shoot, j’ai déjà le doigt sur le bouton de suppression de l’appareil, et je vire 90% des prises sur le vif, et encore la moitié quand j’ai 10 secondes pour faire le point sur l’écran de l’appareil. C’est surement pas normal d’effacer autant (ou de prendre autant de mauvaises photos :), mais je cherche pas à me faire des albums souvenir, juste à avoir l’image qui me plait, pour telle ou telle situation. Juste une.
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